Publié le 30 Août 2015
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Fin août, ultime jour de vacances, chauffé à blanc par le soleil ; dimanche finissant dans la torpeur de l'été lorrain, assommant de la dernière chaleur estivale.
Assemblée nombreuse, réunie dans la fraîcheur en contrepoint de la cathédrale touloise. Calme, attention, recueillement. Pas de célébration, mais de la musique, juste de la musique.
Plongée dans l'histoire, Jean Sébastien Bach, variations Goldberg interprétées sur les grandes orgues du lieu. Après un bref propos d'introduction, le temps pour l'organiste d'atteindre ses claviers, attente dans le silence... quelques minutes, puis la montée des premières notes. Un seul mot : majesté.
Envoutement immédiat, effacement du quotidien dans l'instant , attitude du corps quasi hypnotique ; état second de la conscience, pas une transe, mais transport de l'esprit, oui.
Perception très nette de la note, dans sa tessiture, sa puissance, vecteur de frissons. Symbiose harmonique. Concrétude du son et envol de l'âme. Bien-être, paix intérieure.
Curieuse sensation d'un public multiple pour une écoute à l'unisson ; diversité des individus mais unité dans la communion musicale. Pas un geste, ou si peu, public à l'écoute, public fasciné.
Moment rare, propice à la vie intérieure. Musique réparatrice du temps fragmenté, œuvre salvatrice de la durée, de la possibilité de penser sans parasite ni précipitation.
Musique au premier plan, stimuli apaisant, ou perçue dans un lointain construit par l'auditeur, catalyseur d'évasion spirituelle, tête et corps oscillant entre les deux dans cette transcendance de tous les plans portée par chacune des phrases musicales.
Présence du concert ou divagation de la pensée. Etat quasi onirique, loin des idées noires ou de l'illumination. Entre réalité et rêve... béatitude ? Peut-être bien.
Dans tous les cas, merci à la musique, merci à Bach, à son interprète, pour le frisson d'émotion, pour la gorge serrée par la beauté de l’œuvre, pour ce voyage paradoxal, éthéré.