Où êtes-vous, passereaux de mon enfance ? Si souvent regardés depuis une fenêtre de la maison, sans bouger pour ne pas vous faire fuir. Si souvent admirés pour vos couleurs. Bouvreuils, chardonnerets, verdiers, qu'êtes-vous devenus ? Pinsons, sittelles, gros becs, où êtes-vous partis ?
Chants cachés par les feuilles de charmilles, envol soudain à l'approche d'un thuya, parades amoureuses du printemps, chamailleries pour quelques graines. Spectacle sonore et visuel au temps où l'image cathodique laissait encore le temps d'écouter, de regarder la nature dans sa splendeur.
A trop nous sentir maître de tout, à trop être arrogants envers cette terre, nous les hommes n'avons pas su vous préserver. Certes, la mésange, le rouge-gorge, le moineaux viennent encore égayer nos jardins, mais vous-autres qui n'êtes plus là manquez terriblement.