LA MISE ERRE !

Fifi... va falloir que tu fasses quelque chose pour tes militants de base. Ceux qui tractent sur les marchés. Ils font grise mine, ils n'ont pas la pêche, j'en ai vu trois ce matin sur le marché de Laval, donc a priori pas loin de ton fief. Sur trois, un avait le sourire, peut-être celui qui n'a pas encore compris ce qui se passe, les deux autres faisaient la gueule.

Après avoir été hélé par le plus souriant et lui avoir dit que nous avions tout ce qu'il fallait à la maison en terme de batterie de cuisine, je suis revenu sur mes pas, un peu à l'écart, curieux de voir comment se passait le tractage.

Crois moi si tu veux Fifi, seul le plus souriant arrivait encore un peu à accrocher les gens, les deux autres hésitaient à aborder le quidam pour lui dire que celui qui s'est gavé leur demande maintenant de se serrer la ceinture.

Les deux autres étaient prostrés, immobiles, les tracts aux pieds. Et pourtant, les gens, il en passait. Mais à les regarder de loin, je voyais bien qu'ils avaient la mine terne de ceux qui en ont pris plein la tronche des heures durant. Le plus jeune hésitait, pour dix personnes qui le croisaient, il proposait le tract à une, deux personnes au maximum. L'autre, pour sa part, se contentait de garder les tracts... à aucun moment, je ne l'ai vu au contact.

Le souriant continuait le job. Son âge et son expérience devaient lui avoir conféré la capacité à repérer le maximum de sympathisants, ce qui lui évitait de recevoir des commentaires équivalents à ceux que nous lui avions prodigué.

Vraiment Fifi, va falloir faire quelque chose...