En matière de prévention, y'en a qui ont du mal à comprendre la maxime prophylactique "Sortez couverts" ! Ceci dit, je suis curieux de savoir où ils se sont fournis en préservatifs géants ? A l'hypermarché Mammouth peut-être !?!
"J'vous dis pas, en pélerinage, pour porter un cierge allumé... pas simple... "
Grosse maladresse de la part de l'éditeur Bordas qui, voulant illustrer un propos liant physique et sciences de la vie et de la terre sur l'électricité, a failli utiliser le cas concret de la mort accidentelle de Cloclo, le chanteur à froufrou des années 60 - 70.
Je reprends ici le propos qui aurait pu se trouver dans le manuel scolaire s'il n'y avait eu levée de bouclier : « la résistance de son corps était faible et a permis le passage d’un courant de forte intensité, d’après le rapport de police. »
C'est fort quand même pour un bouquin soit disant pédagogique ! On a échappé au pire. Merci aux syndicats d'enseignants qui se sont émus.
Alors, allez vous dire, toi qui est cynique au quotidien sur ton blog, tu chougnes pour des choses comme ça ? Oui, effectivement, je suis souvent cynique, mais pour autant, le rire, c'est comme le reste, ça demande une éducation, un regard critique, la possibilité du choix. Or... un livre de SVT ou de physique n'ont pas pour vocation ce genre de chose. De plus, je voudrais bien savoir quelle est la plus-value pédagogique de l'évocation de l'accident de cette personne précisément ? Une personne électrocutée est une personne électrocutée, point barre. Anonymer l'expérience malheureuse n'enlève rien à la démonstration.
A bien réfléchir, si les éditeurs versent dans ce genre d'accroche, pourquoi alors ne pas pousser le bouchon encore plus loin ?
- Étudier le principe de la dynamo en l'illustrant avec les interviews des victimes de la gégène du général Bigeard où l'on apprendrait aussi qu'un corps mouillé conduit mieux le courant
- Envisager la loi de Newton sur la chute des corps en l'imageant avec les victimes précipitées en pleine mer depuis les hélicoptères du général Videla ou encore la résistance d'un corps algérien au choc quand il est jeté dans le vide à 200 m d'altitude dans la montagne, etc etc...
Éditeurs, quand vous réalisez un manuel pédagogique, certes, il faut donner aux élèves l'envie de le lire, de l'utiliser, encore faut-il ne pas céder aux démons d'une culture abrutie, celle d'un voyeurisme malsain, imbécile et lobotomisé comme savent si bien nous le servir toutes les émissions de téléréalité actuelle.
Un peu d'élévation d'esprit ne nuit pas, qu'on se le dise.
Mais finalement, la crainte vient-elle de l'insecte lui même ou du vocable qui le désigne ?
Imaginez une seconde que les médias vous informent d'une recrudescence en métropole de moustique-moule, comment réagiriez-vous ?...
Il y a fort à parier que ce serait en vous gondolant.
Il faudrait être piqué pour réagir autrement.
J'ai ouï dire ce jour que le poète René Char, lorsqu'il commandait à ses hommes enrôlés dans la résistance, leur interdisait d'employer le vocable "boches" pour désigner leurs ennemis allemands.
Quelle dignité, quelle humanité, quelle hauteur d'âme.
Ceci-dit, "Boche", c'est vachement plus facile à prononcer que "Schleu" !
Entendu aujourd'hui, dans une réunion d'enseignants du premier et second degré. Après avoir devisé gaiement toute la journée sur l'évaluation diagnostique, formative et sommative, une des animatrices de l'après-midi, au demeurant supérieure hiérarchique des collègues profs des écoles, a expliqué qu'il ne fallait pas souscrire à la pensée unique, que chacun était en capacité de construire ses propres outils. Pour ce faire, elle fila la métaphore :
"Il ne s'agit pas que tout le monde marche au pas, ou marche au garde à vous... "
Ayant eu le plaisir, l'honneur et l'avantage de servir ma patrie comme appelé du contingent, dans les temps lointains où cela se faisait encore, j'ai pu éprouver à maintes reprises ce qu'étaient la marche au pas et le garde à vous.
Pour la marche au pas, communément nommée MAP dans les manuels militaires, il s'agit de mettre, comme dit la chanson, un pied devant l'autre et de recommencer. L'art en est somme toute assez simple.
Vient ensuite le garde à vous. La chose est clairement définie comme la position immobile prise par un soldat.
Alors que dire de la tentative paradoxale de marche au garde à vous ?!?
Certes, je revendique le coté soldat, "Hussard noir de la République", comme disait Péguy, mais de là à réussir la marche en restant immobile, je dubitate, je cirsconspecte, je sens monter la quiétude contrariée de celui qui veut aller de l'avant tout en faisant du sur place. Avec, en plus, le stress du casse-gueule inhérent à l'idée même de l'immobilisme en mouvement.
Les arcanes du mammouths sont souvent complexes, les injonctions pénibles mais avec des conseils comme celui-ci, ça rend la position, ou l'action selon ce qu'on met derrière les mots, quasiment insurmontable.
On s'étonnera moins après de telles considérations que nombre de nos collègues, scrupuleux de respecter la parole hiérarchique, finissent à la Verrière, clinique bien connue pour accueillir les enseignants dont la psyché en à pris un coup. Car en plus de pratiquer la pédagogie du "si quand j'avance, tu recules, comment veux-tu, comment veux-tu que l'on s'en... sorte !" s'il faut adjoindre l'exercice périlleux du déplacement sans décoller les ardions du sol... il y a de quoi tomber de haut et en dépression.