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5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 17:51

Le P’tit Jeannot, surnom qu’il arborait depuis sa plus tendre enfance, ne réussissait pas, décidément pas, à se faire au bizarre prénom de cette jolie petite Turque à qui il avait décidé de donner ses faveurs. La première fois qu’il avait entendu nommer cette élève par la maîtresse, il en était resté coi. Enfin, était-ce là une façon de désigner une jeune fille ? « Belles cuisses » !  « En voilà un drôle de prénom » avait-il pensé, outré qu’il était, eu égard à cette partie de la femme qu’on a  peine évoquer à  six ans. Certes, le P’tit Jeannot brillait plus des feux de l’amour que des lueurs de l’esprit. Mais tout de même, en mobilisant le maximum d’énergie encéphalique dont il disposait, ce surnom le choquait.

C’est vrai, elle était belle, « Belles cuisses », fine, les cheveux noirs de jais, les yeux finissant en douce amande, la pupille couleur préférée de l’écureuil ; sa douceur, sa curieuse façon de prononcer les mots en français produisaient en P’tit Jeannot un je ne sais quoi incessant de fascination, d’envie et, osons le mot, d’amour d’enfant.

Le P’tit Jeannot ne rêvait que d’une chose depuis qu’il avait vu arriver en classe celle dont le prénom n’avait de cesse que de l’intriguer : prendre la main de « Belles cuisses », déposer un bisou sur sa joue douce, il le supposait, et dorée à point, il l’avait remarqué avec une certaine gourmandise.

Il avait réfléchit aux différentes stratégies pour parvenir à ses fins : demander à maman de l’inviter à manger, faire ce que demandait la maîtresse à sa place, lui offrir son super stylo « John Cena », lui faire visiter le parc d’à côté façon tour opérateur, avec des idées de jeux partout et un goûter à la clé…

Cependant plus il avait d’idées, plus il se sentait égaré… il n’y arriverait pas.

Après un temps de réflexion, à l’évidence, préconiser la simplicité était la seule vraie et bonne solution. Il s’y attela, rassemblant ses forces. Une hésitation le tétanisa. Pourtant, l’enjeu était tel qu’il réussit à outrepasser son trac passager, Il retrouva le soupçon nécessaire de courage et le peu de culot dont il était pourvu. Alors, tendu à l’extrême, dans ce jardin botanique que la classe était allée visiter, Le P’tit Jeannot sentit son cœur battre plus fort que les tambours du Bronx. Il lança : « Dis Belles cuisses », puisqu’ainsi il devait l’appeler, « quand je serai grand, je me marierai avec toi ».

A cet instant précis, faisant volte face, la petite fille pénétra son regard dans le sien jusqu’à la dernière synapse et, comme la chouette à la porte de grange, elle cloua Le P’tit Jeannot cruellement sur place : « moi pas belles cuisses, moi… Belkis ! »

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commentaires

D
<br /> Mikael est de retour<br /> aleeeeeeeeluiaaaaaaaaaaaaaaaaaa<br /> bon<br /> ça redevient super sympa de lire le blog<br /> ce petit texte est bien mimi miss bel kiss lui roulera plus tard les plus belles pelles du monde, mais ça il ne le sait pas encore....<br /> <br /> <br />
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