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Comme vous avez pu le lire dans le post LASSY ANSE mon portable a été lavé à 30°.
Usant des services d'un homme bienveillant œuvrant dans une boutique de mon fournisseur de forfait téléphonique, qui a pignon sur rue (la boutique, pas le fournisseur, ni le forfait) j'eus le plaisir de constater que la carte SIM était intacte (elle avait certainement subi un entraînement aux apnées) et en même temps (sic) le déplaisir de me rendre à l'évidence ; si mon téléphone acceptait de s'allumer, l'écran restait imperturbablement gris - couleur du demi deuil - et cela pendant quelques secondes pour sombrer à nouveau dans un coma qui sentait le pronostic vital fortement engagé.
Mon interlocuteur, ainsi qu'un certain nombre de personnes, peinés ma déconvenue, eurent la gentillesse d'avoir l'amabilité de me secourir dans ma détresse, qui fut grande devant la gâchis de tant de lessive pour un si petit téléphone.
Une fois le téléphone mis à sécher sur le fil à linge, entre mon string et mon porte jarretelles, on me conseilla, pour que l'objet rendre la totalité de son eau, de l'enfermer, en faisant fi de ses hurlements de terreur, dans une boite bien scellée, avec du riz et de l'oublier un certain temps, voire même un temps certain.
Le riz, et cela quelle qu'en soit la catégorie, m'avait-on dit, a la capacité d'absorber toute l'humidité contenue dans l'objet qu'il recouvre. A ce sujet, si la chose fonctionne effectivement, une fois la question de mon téléphone réglée, je tenterai la momification du hamster comateux par le même procédé, juste par curiosité scientifique.
Donc, opter pour le riz salvateur et nonobstant déshumidificateur. Ainsi fut-il, je me pliai donc à cette solution, pas si futile. Me rendant chez le marchand de riz, j'eus à régler un premier dilemme : du riz, oui, mais lequel, à grain long, à grain moyen, à grain court ? Puis un second : Basmati, Thaï, riz rond, riz complet, riz de Camargue ?
Compte tenu du fait qu'après l'opération de dessication du téléphone par cette céréale de la famille des Poacées, cultivée dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées chaudes pour son fruit, ou caryopse, riche en amidon, quelle qu'en soit la taille et l'origine, celle-ci n'est plus comestible, je pris donc option pour le riz le moins cher, le bas de gamme et d'ailleurs le bas de rayon itou.
J'enfermai donc mon portable, après lui avoir assuré que non ça ne fait pas mal d'être cloitré, dans une boite hermétique pleine de riz et que le temps passerait plus vite qu'il ne pouvait le penser. J'attendis plusieurs jours, dont j'occulterai le décompte afin de ne pas alourdir, pouf pouf, mon propos. Après une durée non négligeable de secondes, minutes, heures, et même jours, j'ouvris le petit sarcophage. Mon téléphone avait toujours cette belle allure de téléphone propre et le teint rouge que je lui connaissais.
J'entrepris donc de le mettre sous tension, espérant que par la magie du riz salvateur, le combiné afficherait à nouveau cet écran qui faisait le bonheur de mes journées d'homme assujetti aux technologies dites modernes, que dis-je, asservi par lesdites technologies. Je pus constater une différence entre l'instant présent et le moment où, quelques jours avant, au sortir de la machine, j'avais fait la même expérience. L'écran s'alluma, toujours gris demi deuil et en j'en fus assez contrarié, je l'avoue, mais il resta lumineux pendant une durée indéterminée, refusant de s'éteindre, tel le comateux, sur son lit de douleur, qui, par réflexe, bouge un doigt de pied pour faire espérer une rémission prochaine...
Depuis, tous les matins, je brûle un cierge à Sainte Rita.