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  • : Le blog de plaisir-de-mots.over-blog.fr
  • : Mon objectif est d'explorer l'inconnu d'une vie nouvelle, grâce, entre autres, à l'écriture. Le ton restera le même; souvent impertinent, parfois cynique mais toujours en tentant de garder ce qui nous permet encore de vivre dans ce drôle de monde, l'humour, dans tous ses états.
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16 novembre 2019 6 16 /11 /novembre /2019 09:56

Un suricate dans le quartier ! Si si... un suricate. Tous les matins, en partant au boulot, je le vois. Il est là, raide comme un i, sur le trottoir, toujours tourné dans la même direction, presque face à moi. Il guette, regard immuable, dressé, absolument immobile. Il ne cille jamais. Jour après jour, à la même heure, il guette, membres supérieurs le long du corps, légèrement dégagés pour pouvoir réagir, je suppose, à la première alerte. Aucun tremblement ne perturbe sa position, statufiée. Pourtant, je ne dois pas présenter de danger pour lui car à mon passage quotidien, il ne détourne pas le regard, laissant celui-ci dans la fixité du guetteur, vigilance de tous les instants. Tous les jours, je l'observe en passant. Le rendez-vous est maintenant rituel. Je l'examine furtivement, le temps du passage, mais lui ne m'épie pas, jamais. Je suis toujours surpris. S'il n'est pas seul, autour de lui, aucun autre suricate, même distant. Ceux de son clan ont-ils été déjà alertés, sont-ils déjà hors de vue ? Ainsi, lui, seul, guette. Peut-être pour lui même finalement. Peut-être est-il le seul rescapé d'une tribu décimée ? Instinct ancestral, il guette. Je n'ai jamais osé m'arrêter pour mieux le voir, trop peur de le déranger, de lui faire sonner l'alarme, de le voir fuir et ne plus être là le lendemain, trop effrayé par mon audace. Quand je repasse dans l'autre sens, à l'heure bénie de la sortie du travail, il n'est jamais là. Retour à la tanière ? Recherche de la pitance quotidienne ? Je ne sais pas ; je ne peux pas savoir. Tout ce que je connais de lui est ce bref rendez-vous au jour le jour, toujours au même endroit, dans mon quartier. Tous les matins, vêtu d'un jean informe, d'un imperméable mastic, portant des lunettes désuètes, le suricate de mon quartier guette, au milieu de la petite foule qui attend le bus de ville.

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commentaires

B
ça change des fleurs ! ;-))))
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