Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de plaisir-de-mots.over-blog.fr
  • : Mon objectif est d'explorer l'inconnu d'une vie nouvelle, grâce, entre autres, à l'écriture. Le ton restera le même; souvent impertinent, parfois cynique mais toujours en tentant de garder ce qui nous permet encore de vivre dans ce drôle de monde, l'humour, dans tous ses états.
  • Contact

Rechercher

28 août 2016 7 28 /08 /août /2016 14:02
Là MIRA BELLE CESSE AH !

Fin d'août brûlant, les congés estivaux arrivent doucement à leur terme. Lorraine, sous ensemble du maintenant Grand Est, mais Lorraine. Annoncée au 15 du mois, la mirabelle est mûre, dorée, généreuse. Alors ? Comment résister ? Il n'est de bon Lorrain que celui qui se régale du fruit d'or. Il me faut donc souscrire à la chose, puisque je suis d'ici.

La mirabelle... c'est d'abord la vue. Pas celle des cageots gonflés des fruits immatures qui garnissent pour un temps les étals des hyper arnaqueurs. Non, la vue, ça commence par la ballade.

Campagne vallonnée aux champs bien moissonnés laissant l'éteule attendre le broyage, puis le labour et le semis du blé prochain. Sols secs, bruns, blonds où le tracteur s'affaire ici et là à retourner la terre. Prés encore verts malgré la canicule, où paissent calmement quelques vaches au pis lourd. Les veaux s'amusent un peu sous le soleil de plomb. La route sillonne ici, et fait montagne russe. Le ciel est d'un bleu pur parsemé de nuages assez hauts, qui n'annoncent encore pas les orages à venir.

Et les voilà enfin, ces arbres parfois difformes, ici en bord de route et là bien alignés, en vergers prometteurs. Pris au vent dominant, les troncs obliquent un peu mais toujours de concert. La rectitude n'est pas de mise chez le mirabellier sauf dans les cultures actuelles, où tout est régenté.

Le souvenir d'enfant des vergers paysans laisse en moi cette image de l'arbre irrégulier. Ce sont eux que je cherche, ces vieux mirabelliers, chargés de boules d'or, sapins du plein été. Je sais où les trouver, vieille route de Moyen, près de Gerbéviller, berceau de ma famille. J'y suis. Bref regard vers le haut. Cet arbre a été cueilli, j'avance jusqu'au suivant, la chance est avec moi, il en reste bien largement de quoi me satisfaire. Celles déjà tombées se tachent un peu de brun, commencent à fermenter. Gorgées de sucre, elles attirent les guêpes ; il faut faire attention.

Avant de secouer quelques branches garnies, je prends le temps. Ce petit fruit doré, tavelé de rose par endroit, prune ronde qui tranche dans le feuillage vert ou sur le bleu du ciel, c'est mon identité. Je suis Lorrain, je suis mirabelle. Avant que de la déguster, sa vue suffit à mon plaisir.

Là encore les images remontent à ma mémoire. Souvenez-vous mes cousins, mes cousines, Hélène, Vincent, Philippe, Emmanuelle, et toi aussi Jean-Paul, nos jeux dans la vieille maison de village, aux greniers tout en bois. Images olfactives. La grange qui fleurait bon le foin bien sec, et l'odeur des clapiers, où contre l'interdit, nous allions effrayer les lapins. Souvenirs de vacances, baignés de ce parfum de cuisine que faisaient nos mamans. Civet et tarte, c'était le lot commun, mais quel festin de roi. Fumet de la cocotte qui glougloute sur le feu, fragrance sucrée des mirabelles en tartes généreuses.

La mirabelle, c'est aussi le toucher, celui du ramassage. D'abord secouer l'arbre. Au crochet, à mains nues, c'est selon. Grimper sur les plus basses branches, pour atteindre les fruits qui sont plus haut perchés, exposés au soleil. Loin des méthodes actuelles, où l'arbre est violenté par les machines, mériter la récolte. Toucher l'écorce, c'est déjà dire merci.

Et puis, une fois le fruit tombé, d'un œil averti, repérer, séparer celui qui sera bon de celui qu'il faut laisser aux insectes voraces attirés par le sucre. La vue c'est une chose, mais le toucher importe autant. C'est lui qui dit si le fruit est trop mou. La main ramasse, trie, lance dans la cagette, ici la mirabelle qui ira au tonneau, là celle à la confiture, ailleurs encore celle destinée aux tartes et conserves. Main qui travaille et récompense. Une poignée pour la cagette, une mirabelle pour le bec.

L’œil, la main... le nez, tout est sollicité. Ce parfum ! Quel parfum ! Suave, doux, chaud, incomparable. La récompense du cueilleur. Complexité des arômes. Mirabelle mûre à point, promesse de régal du fruit sitôt croqué, d'une tarte annoncée ou de la confiture dégustée en hiver. Mirabelle avancée qui sent déjà le schnaps. Tout ça sur fond de terre, d'herbe sèche, de bois. La mirabelle, c'est ça aussi.

Et forcément, c'est inimaginable de ramasser ces fruits sans en manger. Choisir, une belle, mûre à point, gorgée de sucre. Fruit encore recouvert par la pruine, gage de fraicheur, qui éclate en bouche. Croquer, laisser le jus, chauffé par le soleil, réjouir les papilles. Mâcher la chair douce. Bouchée de terroir, sentiment d'appartenance. Déguster à la source, fruit tombé, fruit cueilli, varier les plaisirs. Et puis recommencer, avec l'arbre suivant, ce n'est jamais assez. Difficile d'arrêter, si ce n'est par raison, pour éviter plus tard quelques déconvenues.

Et l'ouïe me direz-vous, jamais sollicitée ? Et bien si, car je l'avoue ici, cueillir la mirabelle, ou bien la ramasser, c'est déjà un plaisir. Mais s'il en est un autre, qui sublime la chose, c'est bien celui, coupable je le sais, d'aller à la rapine. Plaisir de gamin, ancré au fond de moi. Alors pour sur, il faut faire attention, être discret, guetter. Un coup par ici, et toujours en éveil; les oreilles attentives, ne pas se faire pincer ! Curieux mélange de silence apaisé, celui de la campagne où bruit une lointaine machine et de silence inquiet, celui d'où surgira le quidam venant me déranger. Et si le sucre n'est pas utile à la tarte aux mirabelles, l'adrénaline l'est à la récolte. Rapiner, c'est un voyage dans le temps. Sentiment enfantin de la transgression en une douce effraction.

Maintenant, ils sont bien là, dans mon panier, ces fruits. Magnifiques, même si un peu petits, même si pas assez mûrs.. car ce sont des mirabelles. Fruit lorrain par excellence, qu'on ne trouve nulle part ailleurs, avec ce même parfum, avec ce même goût. Je le sais, j'ai fait l'expérience de goûter des fruits de mirabelliers lorrains transplantés, en Bourgogne, dans les Alpes... ce ne sont pas des mirabelles, mais des prunes jaunes, perte d'identité, déracinement absolu. Le terroir, toujours le terroir, rien que le terroir. La mirabelle est lorraine ou n'est pas, et je déclare cela sans chauvinisme aucun.

Enfin, trempé de sueur, rempli de plaisir, panier gonflé des fruits qui me réjouissent. Il reste, pour aller au bout de la tradition, à ouvrager la cueillette, tarte, et confiture avec le surplus. Là aussi, tradition familiale oblige, il s'agit de réaliser la tarte comme la préparait feu ma mère. Sur une abaisse de pâte feuilletée pas trop épaisse, les mirabelles dénoyautées, coupées en deux, sont rangées en cercles concentriques, serrées les unes contre les autres, par moitié, en prenant soin qu'il n'en manque pas, que le rang soit plein, bien plein. Une tarte à la mirabelle se doit d'être généreuse, riche en fruit gorgés de jus.

Four très chaud au départ pendant quelques minutes pour réussir la cuisson du feuilletage, puis température réduite afin que les fruits ne brûlent pas. Si la température est précise, le temps est celui de l’œil... Comme disait une tante : "tu vois bien !" Effectivement, en surveillant à la fois l'aspect de la pâte, la couleur du fruit, la quantité de jus exsudée, on sait ! Habitude ? Souvenir, une fois de plus ? On sait, c'est comme ça.

Et recommence le festival des sens. Entre la façon pour préparer la tarte, l'odeur des fruits manipulés, le plaisir, toujours, de manger une mirabelle fraiche, l'attention portée à l'aspect, à la couleur de l'ensemble, pour enfin, une fois que la tarte a tiédi, pouvoir déguster ce met si délicat.

La mirabelle... c'est ça.

Là MIRA BELLE CESSE AH !

Spéciale dédicace à la petite Nini que j'ai eu le plaisir d'emmener à la rapine aux mirabelles, souvenir d'une bonne rigolade.

Dédicace à ma famille, lorraine de souche, à mes cousines et cousins évoqués, ou non.

Dédicace à tous les Lorrains amateurs de mirabelle, sous quelque forme que ce soit.

Avec un remerciement particulier à nos parents, fins gourmets, qui ont su nous donner le goût des bonnes choses et le plaisir de cuisner les produits locaux.

 

 

Partager cet article
Repost0
4 avril 2016 1 04 /04 /avril /2016 18:38

Ouhhhh pas beaucoup de temps pour écrire today, alors du coup, je vous livre une autre recette expérimentée ce jour et qui a eu du succès : une tarte aux poires.

A priori simple, certes, mais voici mes petits trucs qui ont fait son succès.

Tout d'abord, j'avais acquis quelques poires conférences, moyennement mures. Comme de coutume car la chose est très efficace, je les avais pelées, coupées en 4, puis mises à cuire à l'étouffée à feu doux dans une petite casserole, sans autre forme de procès. Aucun ingrédient supplémentaire, surtout pas de sucre et une cuisson à feu très doux.

Une fois la chose faite, les poires ayant rendu un jus abondant, je mis les fruits souples mais encore fermes dans une passoire afin de laisser sourdre tout ce qu'ils avaient encore à rendre. Je précise que j'avais opéré la veille de la confection de la tarte afin que les fruits ne soient pas trop mouillés, ce qui aurait rendu la pâte molle et désagréable à consommer.

Mes fruits prêts, froide le lendemain, je pouvais donc commencer à penser à confectionner la tarte.

Ayant acheté une pâte feuilletée du commerce, car je ne me suis pas encore lancé dans la fabrication d'icelle, j'ai foncé un moule, disposé des noyaux d'abricot sur la pâte afin que celle-ci ne monte pas à la cuisson et mis le tout au four. Attention, un secret pour réussir la cuisson de la pâte feuilletée est de préchauffer le four à haute température d'enfourner, de saisir le feuilletage et de réduire ensuite la température. Pour ma part, j'avais programmé le four sur une température de 240°C puis je l'ai baissée, quand la pâte s'est montrée dorée, à 200°C.

Pendant ce temps, j'ai mis à fondre un peu de gelée de groseille blanche dans une petite casserole, j'ai ouvert un sachet de poudre d'amandes et préparé un appareil avec un œuf, un peu de sucre roux, et quelques cuillerées de crème fraiche (surtout pas allégée, car, comme disait JP Koffe... )

Une fois la pâte un peu dorée, l'intérêt résidant surtout dans le fond de tarte qui doit être un peu cuit afin de ne pas être mou, j'ai étalé au pinceau une fine couche de gelée de groseille sur le fond, saupoudré légèrement de poudre d'amandes, disposé les quartiers de poires. Cela fait, j'ai versé l'appareil de crème sucre et oeuf en prenant bien soin de répartir équitablement la chose autour des poires. D'un léger coup de pinceau, j'ai dégagé le dessus des poires, saupoudré à nouveau une couche de poudre d'amandes et verser en cercles concentriques le reste de la gelée de groseille, sans noyer les fruits. Tout réside dans l'équilbre entre les ingrédients.

J'ai ensuite remis l'ensemble au four en baissant la température à 180 ° afin que la tarte, cuite en partie, ne brûle pas et que l'appareil autour des fruits se solidifie. Quand cela fût fait, j'ai passé, en guettant la couleur ad hoc, la tarte sous le grill, afin de dorée le dessus et de sécher légèrement la gelée.

Et voilà... il n'y avait plus qu'à laisser refroidir et goûter au plaisir de la terre, après avoir honoré un bon repas, arrosé d'un très bon Mâcon rouge, qui n'a pas déparé au moment du dessert.

Essayez, faisez-en une et surtout, disez-moi si vous avez aimé.

Partager cet article
Repost0
3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 12:13
LAISSE PAS DON

Il y a des jours, comme ça, où le palais tutoie les étoiles, où les papilles sont en extase. Ce fut le cas pour pour à midi. Alors, partageur, je vous livre la recette, simple, mais sublime.

Après avoir acquis une belle darne d'espadon un peu épaisse (j'irai dire deux avé et trois pater pour le coût carbone) j'ai mis celle-ci au four, sans autre forme de procès, nue, sans corps gras, sans couverture, sans sel, le tout à thermostat 7.

Avant de ce faire, j'avais préparé un riz basmati au curry "hot". Une fois le verts de deux oignons frais revenu dans l'huile d'olive, j'ai saisi le riz dans le mélange jusqu'à transparence du grain. Cela fait, j'ai copieusement poudré d'un mélange de curry hot et... soft, pour pouvoir encore apprécier les saveurs (en proportion 1/5ème de hot pour 4/5ème de soft), mélangé l'ensemble afin que le riz prenne une belle couleur. J'ai ajouté un peu d'herbes de Provence, de l'ail moulu en quantité raisonnable pour que le mariage soit subtil, du gros sel.

J'ai mouillé amplement le tout d'une eau bouillante additionnée d'un bouillon de légumes et laissé cuire jusqu'à obtention d'un grain de riz cuit mais ferme.

Une fois la chose en route pour une cuisson ad hoc, j'ai donc mis au four la darne d'espadon. Pas de temps de cuisson, c'est l'oeil qui indique la durée. Lorsque le poisson commence à se colorer sur les bords, c'est parfait, cuit mais encore moelleux.

Le riz cuit, j'ai dressé sur l'assiette le poisson sur lequel j'ai fait couler un léger filet d'huile de sésame. J'ai épandu du gros sel sur la tranche, donné un tour de moulin à poivre (cette fois, il était noir mais si vous en avez, le poivre blanc augmente la subtilité du met) et servi à côté le riz vert jaune, garni de petits tronçons d'oignons. Prêt à déguster !

Ah, j'oubliais, un sauvignon vigoureux et dynamique sied parfaitement à la dégustation.

Avec tout ça, j'ai pris un aller simple pour le bonheur gustatif.

Alors, essuyez vos babines et essayez, simple et délicieux.

Partager cet article
Repost0
26 avril 2015 7 26 /04 /avril /2015 13:31
ET PIQÛRE

Si vous aimez les mots, si vous appréciez la musique, si regarder les belles et moins belles choses vous est un plaisir, si caresser, embrasser, étreindre vous procure du bien-être autant intellectuel que physique, alors, je ne doute pas un seul instant, pour connaitre un certain nombre d'entre-vous, que vous gouttez aussi aux fruits de la terre et de la mer, à ceux des potager et des vignes...

A l'instar de ce que je fais des mots qui me tombent sous l’œil, j'aime à inventer avec ce qui me tombe sous la main, légumes, fruits, viandes, épices... Comme pour les mots que je triture sans être un littéraire, je prépare, assemble, essaie des recettes sans être un maître coq.

Mes outils ? L'observation, la curiosité, la dégustation, et enfin, l'imagination, le tout agrémenté du savoir prendre son temps et du travailler quand l'envie advient ; hors cela, point de salut. Ce qui fait que je ne serai jamais restaurateur, pas plus que romancier ou essayiste.

On ne prépare pas un petit plat dans la contrainte, pas plus que l'on honore sa belle sans envie partagée. Cuisiner, c'est se faire plaisir mais aussi faire plaisir.

Ainsi, ce matin, avisant quelques fressinettes presque brunes de maturité, plutôt que de les avaler sans autre forme de procès, je décidai d'en faire quelque chose de sympathique et gouteux, inventé de toutes pièces. Suite à cela, je pris une autre décision... partager, si ce n'est le produit fini, non par égoïsme mais parce que vous êtes disséminés aux quatre coins de l'hexagone, au moins ma façon de faire.

J'ai donc couché sur écran la recette intuitive finalisée en ce que j'ai nommé Verrine Fressinette et décidé de créer une nouvelle rubrique intitulée Miam dans laquelle je publierai de temps à autre mes expériences culinaires et pourquoi pas mes coups de cœur pour tel restau, pour tel met, pour tel vin, en prenant soin de ne pas oublier de vous dire où j'ai pu apprécier cela.

Pour ouvrir cette nouvelle rubrique, voici en avant première mondiale et universelle la recette

Verrine Fressinette (Pour 2 personnes)

Ingrédients

3 bananes fressinettes bien mures

100 g de fromage blanc 0% (ou en pourcentage plus élevé pour les gourmands)

1 cuillère à soupe de raisins secs

1/2 cuillère à café de zeste de citron vert

1 à 1,5 cuillère à café de rhum (brun, ou blanc arrangé. Pour ma part, j'ai mis un rhum arrangé Letchis)

2 gouttes d'extrait de vanille

1 feuille de gélatine

Préparation

Mettre à gonfler les raisins dans une casserole en les couvrant à peine d'eau, le tout

à feu doux.

Mixer très fin les bananes et le fromage blanc, laisser reposer au frais 1h

Quand les raisins sont bien gonflés, ajouter la quantité de rhum choisi, laisser infuser

une demi-heure, le temps de refroidir l'ensemble.

Faire ramollir la feuille de gélatine dans très peu d'eau. Quand la feuille de gélatine a complètement disparu dans l'eau, ajouter le liquide à la banane mixée avec le fromage

blanc, bien mélanger.

Égoutter les raisins.

Verser le mélange dans deux verrines et y ajouter les raisins. Pour une bonne répartition des raisins, verser un peu du mélange banane-fromage blanc dans le fond de la verrine, ajouter quelques raisins, les pousser doucement pour les faire pénétrer, recouvrir d'un peu de mélange,

répéter l'opération une seconde fois.

Parsemer le zeste de citron vert au dessus de la préparation.

Mettre à prendre au réfrigérateur quelques heures.

Sortir du réfrigérateur 10 minutes avant de servir, garnir avec une tuile à la noix de coco.

Bon miam !

Partager cet article
Repost0