Alors comme ça, Mesdames et Messieurs les habitants du 16ème arrondissement de Paris, vous manifestez contre l'installation d'un centre d'accueil pour SDF et migrants, d'une capacité de 200 places...
Dans la Traversé de Paris de Claude Autant Lara, Grandgil proférait déjà, en 1956 le célèbre "Salauds de pauvres"... 60 ans plus tard, ce n'est plus du cinéma, malheureusement.
Ainsi, nantis prout prout de la capitale vous vous mettez à l'ouvrir parce que la trouille au ventre vous prend. Vous chiez dans vos frocs. Mais, bande de cons, avez-vous déjà vu de près ces pauvres bougres dont vous ne voulez pas. Si parmi eux, s'il y un pourcentage de délinquants, comme il y a un pourcentage de délinquants bien franco-français, ce n'est qu'un pourcentage et il est bien faible... et pour un pourri, combien de familles, de gosses, de jeunes mériteraient votre pitié dans tous ces gens poussés hors de leur pays.
Mais qu'est ce qui vous fout les mouillettes bandes de surgavés consuméristes ??? Partager ?
J'ai juste une envie, à cette heure, moi qui au quotidien, travaille avec certains de ces gosses que vous trouvez indignes, sales, dangereux... c'est de reprendre le propos de Grandgil en le retournant : "fumiers de riches !"
La seule chose qui me console, moi qui milite pour le mélange, pour l'enrichissement par l'ouverture, pour le partage, c'est qu'à vivre reclus, en autarcie, vous reproduisant entre vous, vous finirez par crever de consanguinité et d'abrutissement. Priez à ce moment là pour que les sangs mêlés, les venus d'ailleurs, daignent à leur tour vous regarder, simplement vous regarder.