Grand, efflanqué, démarche très hésitante. Visage émacié, œil torve, joues creusées par la faim ou l'abus de substances dites illicites, barbe plus mal rasée que naissante. Il déambule, mégot aux lèvres, d'un pas mal assuré. Casquette à crétin vissée sur le crâne, orientation Sud-Sud-Est, la visière en position absurdement inutile, comme une hache plantée dans le front, droite, dans l'incapacité absolue d'abriter le visage du moindre rai de soleil zénithal. Il fume, tire sur le tout petit bout rougeoyant d'une cigarette roulée comme en témoigne l'architecture incertaine de celle-ci , marche de long en large, incapable d'immobilité dans l'attente d'une rame de métro qui tarde à arriver. Il marche donc, à pas trainants, ne levant le pied que pour éviter la résistance du quai. L'amplitude de marche est réduite par un pantalon dont l'entrejambe lui arrive presque au dessous des genoux, laissant place à d'imaginaires testicules en balancier de coucou suisse. Le bas du Jean's tire-bouchonné évitera un peu de travail aux nocturnes techniciens de surface de la RATP. A cette hauteur de futal, on peut légitiment penser lui voir la raie des fesses, que nenni. Cette dernière est tout juste dissimulée par le bas d'une veste de treillis dont il est difficile de séparer les taches de couleur de celles de saleté. Il va, vient, s'en retourne, toujours dans une molle imprécision du pas. La soif le prend, il sort une bouteille de soda d'une profonde poche qui doit permettre de remiser moult choses ; la bouteille contient un litre cinq de liquide. Enorrme, la soif a étancher doit être importante. Il sirote, ré-enfourne la bouteille, sort un Kinder délice qu'il mâche maintenant sans hâte. Le rythme de mastication est calqué sur celui de la marche, presque réflexe. On attend, forcément, que le papier de la friandise absorbée soit jeté négligemment au sol... et là... non, la démarche chaloupée reprend. Il se dirige vers une hypothétique poubelle... qu'il ne trouve pas, après avoir parcouru trois mètres. Il se fige, perplexe. Indécis, les yeux légèrement hagards, il esquisse un geste de bas en haut pour finir par ficher le papier froissé dans les lames d'une aération. Il a trouvé la solution, pour ne pas maculer le sol...
La rame de métro arrive, les portes s'ouvrent, je monte, encore étonné de cette rencontre.
Pas grand chose aujourd'hui... le pif façon fontaine de Trévi, sans Anita Ekberg qui barbote dedans en couinant Marrrrrchello, Marrrrchello, heureusement pour moi, la gorge qui n'envie rien au désert du Kalahari, la tronche comme un compteur à gaz... Bref, j'ai peu ou prou croisé la grippe... saloperie.
Bon, je vais essayer de faire un petit quelque chose quand même, allez... atchoum !
Il y a donc 26 ans naissait L'île aux fleurs.
12 minutes 36 secondes, c'est le temps de ce court métrage documentaire brésilien réalisé par Jorge Furtado en 1989.
Alors, prenez ces 12 minutes 36 secondes pour visionner la chose, ça vaut le déplacement.
Je vous laisse découvrir... on en cause après.
On s'est offusqué devant la barbarie absolue des Djihadistes lobotomisés qui ont assassiné un pilote jordanien avec une sauvagerie sans nom.
Mais que dire du sort de Raïf Badawi en Arabie Saoudite ??? 10 ans de gnouf, 1000 coups de fouet, distillés à raison de 50 par semaine.
On touche aussi à l'abjection quand on sait qu'une équipe de 8 médecins juge si la victime est en mesure de recevoir les 50 coups de fouet suivants. Voilà, faudrait pas qu'il meure tout de suite, ce serait trop dommage, il n'aurait pas subi le châtiment jusqu'au bout. Alors on le retape, histoire de lui donner la santé nécessaire à apprécier les cinquante prochaines cicatrices qui marqueront son dos.
On sort à peine d'un épisode où le monde (enfin, une partie du monde) s'est mobilisé pour la liberté d'expression et voilà qu'une bande de cons nous ressert un traitement digne des plus sombres moments de l'histoire de l'Homme, des bûchers à sorcières aux assassinats odieux en passant par les différents génocides...
Eh les ramollis du bulbes, le télencéphale hautement développé, ça vous dit quelque chose ??? Surement pas.
Alors, puisqu'il existe encore sur cette terre des hommes capable de réflexion et des instances qui luttent pour la dignité de l'Homme, je vous propose de foncer sur le site d'Amnesty International afin de signer la pétition qui pourra peut-être éviter que continue l'ignominie pour ce gars de 31 qui n'a commis, comme crime, que d'exprimer... des idées ! Signez... c'est vital.
Et si vous n'êtes pas sur de l'impact de votre signature, pensez à ce que prône Pierre Rabhi en évoquant la légende amérindienne du colibri :
« Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »
Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »
"Spasme du lévator ani, je veux bien moi,
mais tu me fais pas le diagnostique devant tout le monde quand même... "
"Allez... détends-toi !"
Oh... il faut que je vous raconte la révélation du jour, vue en pleine ville, alors que je m'en retournai chez moi, satisfait du devoir accompli, nonobstant un froid à ne pas mettre un sans papier dehors.
Je roulais donc tranquillement quand je l'aperçus... miracle de la biotechnologie, je venais de croiser le vraisemblable prototype du Robot-Winny-Tomates-Pelées. Impressionnant.
Ce ne fut pas sa silhouette qui attira mon regard mais bien son allure. Il ne claudiquait pas, non, ce n'est pas vraiment le terme, pas plus qu'il n'affectait une attitude de hip-hopper désarticulé ou encore de condamné du Nebraska au moment fatidique où installé confortablement sur la chaise, il sent qu'entre lui et son bourreau, le courant passe.
Dans un vague habit de tissus noir qui tombait mollement sur un improbable pantalon du même bois, il allait de droite et de gauche, monté sur des baskets blanc immaculé. Etonnant, c'est le mot. Point de ressorts sous ses chausses mais il semblait plus léger que l'air, retombant après chaque impulsion dans une vague hésitation entre le véritable affalement et la stature droite.
Curieuse dynamique ! Curieuse trajectoire. Si la ligne droite est le plus court trajet d'un point à un autre, ou l'option n'était pas de mise dans le kit initial, ou le robot avait découpé son parcours en micro-trajets droits... Bref, il circonvolutionnait en d'hésitants Brandebourgs, patte droite, corps en déséquilibre !
Oui, car si le tronc allait là où le portaient les jambes, celles-ci s'activaient dans une raideur sans nom, amplifiée par les sursauts successifs. Le Robot-Winny-Tomates-Pelées ne marchait pas, il petit-bondissait bien maladroitement, affres d'une construction encore mal maîtrisée, malgré les efforts pour bien faire.
Cependant, le concepteur, certainement peu argenté, du robot, n'avait pas complétement négligé la question de l'équilibre. Afin de rapprocher le barycentre du sol, le savant fou avait bien compris qu'il fallait lester certaines parties de sa créature. Ainsi, il avait trouvé la solution la plus économique qui soit en ces temps de crise : une boîte Winny-tomates-pelées au bout de chaque bras. Géniale, l'idée lui avait permis de dépasser, à vil prix, la difficile question de la stabilité de la chose, même si celle-ci restait perfectible.
J'avoue ne pas vraiment me souvenir de la face du Robot-Winny-Tomates-Pelées si ce n'est des hublots montés sur une paire d'yeux vitreux et dont la ligne de mire tutoyait l'infini. Toutefois, à bien y réfléchir, l'éclair du regard était sensiblement aussi flamboyant que le QI de Nabila.
Vision furtive, qui m'est restée gravée dans l'esprit. Croisement d'humain et de ferraille alimentaire. Miracle du mariage entre technologie et biologie. Pour autant, compte tenu de sa démarche, je doute fort que le carburant du Robot-Winny-Tomates-Pelées ait été la batterie au lithium...
Le conseil régional de Lorraine a mis en place une consultation populaire à propos de la gare TGV Lorraine. Pour ou contre la construction d'une autre gare que celle actuelle, implantée au milieu de la campagne lorraine, à bonne distance de Nancy et de Metz, sans lien ferroviaire direct avec l'une ou l'autre. L'idée est de permettre une liaison plus pratique que celle actuelle, uniquement routière. Vote organisé ce dimanche 2 février. Participation lamentable... 10% des électeurs lorrains seulement se sont déplacés, pour, au final, rejeter la chose à 58 %
Oui, la consultation a eu lieu, contre les dénonciations de l'opposition du CR de Lorraine
Oui, la proportion des suffrages exprimés est ridicule en regard du nombre d'électeurs inscrits.
Oui, la réponse n'est pas celle que la majorité du CR de Lorraine aurait souhaitée (ce n'est pas celle qui me convient non plus)
Mais... si démocratie signifie quelque chose, même avec un taux de participation calamiteux, il faut s'y tenir.
Or, les déclarations du Président du Conseil Régionale de Lorraine, JP Masseret, PS au soir du résultat, dénoncent, parce que le non l'emporte, une action politicienne de l'opposition du CR de Lorraine, qui aurait fait une campagne finalement gagnante pour leur rejet de l'investissement nouveau.
Alors ? Pris à son propre piège; la majorité actuelle ?
Deux cas de figure
- la majorité s'assoit sur le vote qui ne lui a pas été favorable et construit contre les avis émis ladite gare.
- la majorité respecte le vote, si tenu fut-il et renonce à un projet qui lui était cher.
Dans les deux occurrences, elle est coincée et en paiera cher le tribu.
Cas un, c'est un déni de démocratie, cas deux, c'est un flop de gestion politique pour un projet qui, gueguerres départementales mises à part, tient debout.
Alors, quel recours ? J'attends avec tristesse le 29 février pour savoir comment le PS aura, une fois de plus, choisi de se ridiculiser...
Là mes Bichounets, vous êtes vraiment des bons... 30 visiteurs uniques pour la seule journée d'hier. Du coup, le ratio journalier de visiteurs uniques pour janvier, c'est fous comme votre unicité est nombreuse, monte à 16,45 !
Tournée générale de Pouilly fumé et comme je suis respectueux des convictions de chacun, il y aura aussi du jus de fruit, du café, du thé, voire de l'eau, mais je ne force personne à boire autre chose que le Pouilly, ben oui, je suis comme ça moi !
Dans tous les cas, je vous embrasse fort. Merci à vous.
Étonnant. Oui, vraiment étonnant la perception que l'on peut avoir des choses. Ainsi, des images du regroupement des chefs d'état et/ou de gouvernement en hommage au victimes du 7 janvier 2015, à Paris, il en a plu dans les médias. On pouvait les voir à loisir, mais elles gardaient ce côté "médiatique", distancié dans l'espace et le temps, comme toute image d'actu, si poignante soit elle.
Mais là, quand la photo, en l’occurrence celle qui figure ci-dessous, qui ressemble à tant d'autres images prises ce jour-là, à ce moment là, vous est proposée par quelqu'un de très proche... ça change la donne. En tous cas pour moi.
Sensation inédite de véracité, impression de réel, gommage de l'artifice télé-visuel. Fascinant retour à ce que dit Roland Barthes in La chambre claire*, déjà cité sur ce blog. Cette image me point, mais pourquoi donc ? Non parce que je connais de ce que je vois. Non parce qu'il y a dans l'image un élément qui me touche plus qu'il toucherai mon voisin.
Non, cette image me point car elle a été faite par une personne qui m'est intime. Cela confère donc à ce témoignage une emprunte indéniable sur la vérité de l'ici et maintenant que je vois de ce qui fut réalité ailleurs, dans un temps autre.
Je précise que j'aurais pu choisir une autre image. Je ne glorifie pas particulièrement ce rassemblement de politiques, loin de là. Mais leur image est tellement banalisée, tellement lissée sur les médias, qu'il m'a semblé plus symptomatique d'illustrer mon post avec cela plutôt qu'avec une image plus anonyme, tout en ne niant pas la valeur de cette dernière.
Pour qui, comme moi, aime la photographie et s'interroge sur le sens de l'acte photographique autant que sur les objets produits, l'expérience est forte. Merci à toi, Annie de m'avoir fait vivre cela.
* dont je recommande vivement la lecture à celles et ceux qui s'intéressent à la photo.