Hummm !
Je ne suis pas sur qu'elle en ait eu ras le cake au delà des mots de son enclos.
J'ai du mal a croire qu'elle se soit barrée si loin juste pour l'herbe plus verte.
Je ne suis pas convaincu qu'elle s'est laissée bouffée comme ça en resistant comme elle le pouvait.
Je ne suis pas certain qu'elle n'ait pas passé un contrat tacite avec le loup. Il fallait bien donner le change.
Je crois en revanche qu'elle digerait mal le coup du syndrome de Stockolm et qu'elle avait pris sa décision après avoir bien réfléchi. Seule l'issue fatale lui apporterait la paix.
C'est vrai... le vieux Monsieur Seguin semblait irréprochable.
Mais pourquoi une si longue barbe ?
Pourquoi toujours les bottes aux pieds ?
Pourquoi une demeure dans la cambrousse, éloignée de tout et de tous.
Pourquoi se bornait-il à hurler "Blanchette, revient" dans la voix cassée d'un français à forte intonation polonaise ?
Que sait-on de lui finalement ?
Quelle avait été sa vie ?
Il est de ces hommes qui fuient la société, effacent toute identité pour servir une patrie qui n'est pas forcément la leur, corps et âme.
Il est de ces hommes, virils souvent, très virils, trop peut-être, qui choisissent la solitude des espaces brûlés de soleil.
Il est de ces hommes qui au coucher du soleil oasien, quand la raideur les prends, ne trouvent que peu de solutions pour apaiser une libido chauffée à blanc.
Monsieur Seguin savait que la retraite serait difficile, il savait que la nostalgie de la légion étrangère marquerait sa vie... et surtout celle de ses proches, fussent-ils caprins !