Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de plaisir-de-mots.over-blog.fr
  • : Mon objectif est d'explorer l'inconnu d'une vie nouvelle, grâce, entre autres, à l'écriture. Le ton restera le même; souvent impertinent, parfois cynique mais toujours en tentant de garder ce qui nous permet encore de vivre dans ce drôle de monde, l'humour, dans tous ses états.
  • Contact

Rechercher

2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 11:38

Alors voilà, il y a des jours où l'occasion est donnée de ne pas mourrir idiot. Ce fût mon cas en ce samedi 1er décembre, devant le film Soldier of the road de Bernard Josse et Gérard Rouy. Un documentare qui dresse le portrait de Peter Brötzmann, jazzman allemand et qui, à travers ce film, donne à comprendre un peu mieux, dans la grande famille du jazz, ce qu'est le free.

Morceaux à l'appui, le films s'étire au rythme de la parole de Peter Brötzmann, lent, posé, réfléchi, qui disserte sur son art et le lien de celui-ci à la vie. Passionnant, d'autant que l'homme ne se contente pas de s'exprimer en musique mais qu'il peint aussi. Un mot sur le réalisateur qui a su donner à voir et à entendre, qui s'est coulé dans l'aura du peintre musicien, qui a su s'effacer en tant que vidéaste (c'est tellement rare de nos jours) pour laisser place au fond, et uniquement au fond. Un satisfecit pour lui. Je suis donc sorti de la séance moins bête, a priori. J'avais en tête l'idée que je n'aborderai plus le free jazz cheveux hérissés et, bave aux lèvres, l'envie de trucider le musicien en face de moi.

Quelques heures après ce moment de bonne pédagogie et de plaisir musical, je suis allé écouter un concert... de free jazz. Le groupe The ames room se produisait avant un autre concert, celui du trio Portal Humair Chevillon pour lequel j'avais pris option dès le départ. Quel choc ! Et quand je dis quel choc... non, pas amoureux, pas esbaudi par la prestation, pas gourmand de la pièce musicale à déguster, non, trois fois non ! Ce fût plus précisément un choc genre accident de voiture, prise d'otages avec dégâts colatéraux, ouragan sur Haïti... Dès la première seconde, mon corps a su que le concert serait insupportable. Sonie délirante, gloubibulga de notes, réitération infinie de sons cacophoniques. Bon... c'était, parait-il, du free jazz !? Ah ?! Alors dans le free, il y a donc aussi des nuances pensais-je, le free, le soft free, le hard free, le free free... Bref, 45 minutes plus tard, la sortie de salle fût liberatrice et nonobstant pleine de circonpectitude ! Le concert suivant éloigna de mon esprit les pulsions assassines, qui bien que reptiliennes en diable, j'en conviens, n'auraient eu pour effet à terme que de voir finir mes jours à l'humide pénombre du cachot.

Comme je vous l'écris, le concert suivant me rabibocha avec ce que peut-être le jazz mais là n'est pas la question. Une nuit plus tard, je reste perplexe sur ce que free jazz veut dire... Aussi, afin de mettre fin à cet insoutenable état, je suis allé me renseigner sur la toile afin de savoir si je n'avais rien compris à rien, si le film de la veille ne m'avait donné à voir que la partie light du free. J'ai compris moult choses à la lecture des explications données par Stephen Binet, musicologue, éléments autrement déclinés par le discours, la peintiure et la musique de Peter Brötzmann. Mais alors, d'où me venait donc cette irrepressible envie de bourrer le saxophoniste dans le pavillon de son sax, de tamouriner à coup de baguettes ravageuses à même les tympans du bateur et enfin d'étrangler le bassiste du groupe The ames room dans les cordes de son instrument ? J'ai eu la révélation en relisant le flyer de la manifestation Le jazz à l'écran ; un mot, un seul mot m'a fait tout comprendre et je vous livre ici la partie du descriptif qui m'a fait réagir : "Les trois membres (du groupe) sont impliqués dans une multitude de de projet allant de l'improvisation libre, la composition électroacoustique au noise rock... " Noise ! J'avais trouvé le mot clé !!! C'est en effet bien de cela dont il s'était agi la veille, 45 minutes durant, cette sensation d'une plongée dans le bruit absolu, au point de non retour installé par la douleur quasi naissante des tympans, par la pénible ritournelles des sons désagrables à l'envi répétés, par l'incohérence d'un tout impro où impro rime plus avec manque de maîtrise qu'avec désordre dyonisiaque.

Je reste à cet instant partagé... suis-je encore complétement hermétique, malgré mon envie d'apprendre ou la séance d'hier était effectivement à reléguer au rang d'une musique mal maîtrisée, sinon médiocre ?

Bon, tout ceci étant dit, comme vous n'étiez pas à mes côtés ce samedi là, je vous offre ce lien pour que vous non plus, vous ne mourriez pas idiot !

Partager cet article
Repost0

commentaires