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Dix ans après, suis je encore Charlie ? Sommes nous encore Charlie, nous qui sommes sortis dans la rue pour dire non à l'intégrisme terriblement imbécile et monstrueusement assassin ? Je me questionne.
Nous étions 3,7 millions dans la rue, sur 66,55 de français en 2015 soit 5,6 % de la population pour dire non à l'innommable. Il est difficile de prendre en compte, pour les y ajouter, toutes celles et ceux qui sont resté(e)s chez elles/eux en partageant toutefois l'idée que tuer pour des idées ne pouvait être dans notre monde - a priori - civilisé.
Que reste-t-il de ces jours d'épouvante, hormis le douloureux souvenir de la peur au ventre que ces cinglés avaient en partie réussi à instiller, mais avant tout de la perte de celles et ceux qui avaient le courage de dénoncer l'obscurantisme et de celles et ceux qui les protégeais, qui nous protégeais, ?
Un rassemblement de tant de gens, synonyme - si fugace - d'espoir pour l'avenir, d'espérance pour les générations futures. Et puis... rien, ou si peu, n'a duré. C'est terrible, cette incapacité humaine de réussir à faire durer ce qui rassemble, ce qui tend vers la fraternité.
Dix ans... Dix ans où, sournoisement, l'individualisme né dans les années 80 est remonté à la surface. Où le chacun pour sa gueule a bouffé le tous ensemble. Où l'urgence du quotidien de plus en plus difficile, et je peux le comprendre, a pris le pas sur la prise de distance,sur le temps du recul et de la réflexion pour construire un monde meilleur. Naïveté de l'utopisme ?
Dix ans après...
J'ai entendu il y a peu " ... ce monde n'est plus le mien... " J'aurais tendance, par accord et surtout par facilité, à souscrire à cela. Cependant, si je veux, pour mes enfants, mes petits enfants, celles et ceux que j'aime, à l'heure où il risque de partir sérieusement en cacahuète, que le monde soit "moins pire", il faut que je me botte le cul.