Le blog de plaisir-de-mots.over-blog.fr

Ce matin, à propos de l'alcoolisation fœtale, j'entendais à la radio le témoignage d'une mère de famille qui expliquait ne pas avoir été suffisamment prévenue des risques lorsqu'elle était jeune et voir aujourd'hui sa fille en subir les conséquences.

Elle concluait son propos en disant qu'elle aurait préférée, quand elle était au collège, être édifiée sur les dégâts de l'alcool chez la femme enceinte, plutôt que sur la façon d'enfiler un préservatif sur une banane !

Cela a titillé ma réflexion. Non pas sur le syndrome d'alcoolisation trop précoce de l'être en devenir mais surtout sur la pédagogie de la contraception ou de la prophylaxie. En effet, la chose m'a sauté à l'esprit comme la couguar en chaleur sur le moins de trente ans plutôt beau gosse.

Enfiler un préservatif sur une banane !?! Complètement stupide, même si la banane est consentante.

Tout d'abord, je me demande ce qu'une banane viendrait faire dans une chambre de jeune fille. C'est comme si on me disait que la midinette délaisse ses nounours et ses poupées Barbies pour se consacrer l'étude de la courgette, de la carotte, du poireau malabar ou encore du concombre... complètement inepte.

Et puis, Mesdames, puisqu'il est maintenant proscrit de vous nommer Mesdemoiselles, franchement, si vous avez une petite expérience de la vie, vous devez pertinemment savoir qu'un préservatif cis sur une banane n'a jamais empêché de se faire refiler un Polichinelle dans le tiroir ou des gonocoques par son boy-friend, qui n'en a pas mis, un préservatif, pas une banane.

J'ajoute que si ledit boy-friend est éjaculateur précoce, abruti et amateur de foot et qu'il vous laisse béante et frustrée sitôt sa petite affaire faite en moins de temps qu'il ne faut à un pet pour filer sur une toile cirée afin aller s'affaler devant la télé, la bière à la main et le zigouni plasmolysé, vous pouvez avoir l'envie d'user de la banane opportunément installée sur la table de nuit, à côté du livre de chevet : c'est légitime, je ferai pareil. Conseil d'ami cependant, ne vous trompez pas, les pages d'un livre sont parfois coupantes...

Donc si la banane devient, l'espace d'un instant, votre meilleur ami, il n'est pas utile de l'emballer dans un préservatif, même si elle ne dit rien au moment de l'habillage. Ce n'est pas parce qu'on ne dit rien qu'on n'en pense pas moins. Non, nul besoin de capote, il suffit de ne pas éplucher la banane !

A ce propos, je veux aussi souligner aussi ici, puisque potentiellement, la banane peut s'éplucher, le risque d'une confusion pour les jeunes filles dont le discernement libidineux est encore fragile. Risque non pour elles mais pour leur(s) futur(s) partenaire(s) si celles-ci font mal la transposition banane/membre, et qu'après avoir usé de protection, elles souhaitent, plutôt qu'un retrait pur et simple du préservatif, un épluchage de l'objet protégé en vue de reprendre quelques glucides dont la banane pédagogique est fortement pourvue.

Alors, Mesdames et Messieurs les inspectrices et inspecteurs généraux qui concoctez les programmes de SVT, les directives pour que nos chères têtes blondes sachent se prémunir du mal et des emmerdements, je vous en prie, nous sommes au 21ème siècle, un peu de bon sens. Un sexe est un sexe et s'il s'agit de parler protection ou contraception, nos gosses ne sont pas idiots, il savent que le Père Noël n'existe pas et qu'un pénis ne pousse pas sur un bananier. Soyez pragmatiques, arrêtez de faire utiliser pour la pédagogie des bananes qui n'ont rien demandé à personne et encore moins de se retrouver coincées dans un ciré à kiki.