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  • : Mon objectif est d'explorer l'inconnu d'une vie nouvelle, grâce, entre autres, à l'écriture. Le ton restera le même; souvent impertinent, parfois cynique mais toujours en tentant de garder ce qui nous permet encore de vivre dans ce drôle de monde, l'humour, dans tous ses états.
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11 février 2015 3 11 /02 /février /2015 16:54
SCEAU SCIE AU LOGIS

Grand, efflanqué, démarche très hésitante. Visage émacié, œil torve, joues creusées par la faim ou l'abus de substances dites illicites, barbe plus mal rasée que naissante. Il déambule, mégot aux lèvres, d'un pas mal assuré. Casquette à crétin vissée sur le crâne, orientation Sud-Sud-Est, la visière en position absurdement inutile, comme une hache plantée dans le front, droite, dans l'incapacité absolue d'abriter le visage du moindre rai de soleil zénithal. Il fume, tire sur le tout petit bout rougeoyant d'une cigarette roulée comme en témoigne l'architecture incertaine de celle-ci , marche de long en large, incapable d'immobilité dans l'attente d'une rame de métro qui tarde à arriver. Il marche donc, à pas trainants, ne levant le pied que pour éviter la résistance du quai. L'amplitude de marche est réduite par un pantalon dont l'entrejambe lui arrive presque au dessous des genoux, laissant place à d'imaginaires testicules en balancier de coucou suisse. Le bas du Jean's tire-bouchonné évitera un peu de travail aux nocturnes techniciens de surface de la RATP. A cette hauteur de futal, on peut légitiment penser lui voir la raie des fesses, que nenni. Cette dernière est tout juste dissimulée par le bas d'une veste de treillis dont il est difficile de séparer les taches de couleur de celles de saleté. Il va, vient, s'en retourne, toujours dans une molle imprécision du pas. La soif le prend, il sort une bouteille de soda d'une profonde poche qui doit permettre de remiser moult choses ; la bouteille contient un litre cinq de liquide. Enorrme, la soif a étancher doit être importante. Il sirote, ré-enfourne la bouteille, sort un Kinder délice qu'il mâche maintenant sans hâte. Le rythme de mastication est calqué sur celui de la marche, presque réflexe. On attend, forcément, que le papier de la friandise absorbée soit jeté négligemment au sol... et là... non, la démarche chaloupée reprend. Il se dirige vers une hypothétique poubelle... qu'il ne trouve pas, après avoir parcouru trois mètres. Il se fige, perplexe. Indécis, les yeux légèrement hagards, il esquisse un geste de bas en haut pour finir par ficher le papier froissé dans les lames d'une aération. Il a trouvé la solution, pour ne pas maculer le sol...

La rame de métro arrive, les portes s'ouvrent, je monte, encore étonné de cette rencontre.

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