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Demain 7 janvier, cela fera 10 ans que des forcenés monstrueux ont assassiné sauvagement 12 personnes dans les locaux de Charlie et à proximité.
Dix ans déjà que trône au fronton de chaque post ces stylos symbole de la liberté d'expression, hommage à celles et ceux qui ont payé de leur vie pour l'avoir défendue bec et ongle.
Dix ans qu'à la même époque, les larmes montent, irrépressibles, à l'évocation de ce moment horrible*. Mais enfin, pourquoi, au delà de la mort de ces 12 personnes qui me touche profondément, l'émotion m'étreint-elle à ce point ?
Je crois que de la perte de la liberté d'expression** et de celle de la caricature, c'est la perte de La Liberté que je pleure ; celle citée dans la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 :
Art. 4. La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.
Art. 5. La Loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société. Tout ce qui n'est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas.
Si ma liberté s'arrête où commence celle des autres (Art. 4.), il faut m'expliquer en quoi une caricature produite par l'un entrave la liberté de l'autre ; en quoi, outre la colère que ce dernier peut, même légitimement, ressentir, la caricature nuit à sa liberté.
À une époque où la Liberté est en grand danger de par le monde, celle des femmes (Afghanistan, Iran, Afrique... ) et celle des hommes (dictatures assumées ou non... ) battons-nous pour conserver et protéger celle-ci.
Par la caricature, mais pas que. Par la résistance de la parole et/ou celle des actes. Par l'enseignement. Ne laissons pas gagner l'obscurantisme. Ce sera le plus bel hommage que nous puissions rendre à celles et ceux qui sont tombés ce 7 janvier 2015.
* Et pas seulement à la date anniversaire. Quel que soit le jour, le souvenir est toujours douloureux.
** La loi française défend la liberté d'expression, n'interdit pas la satire et non plus sa déclinaison, la caricature. Il y a malheureusement parfois des exceptions.